Des mémoires pour demain, projet 2017
L’objectif premier de ce projet est de faire du lien entre les différentes populations habitant son territoire. Il s’agit, au travers d’actions concrètes, de permettre à des personnes et des familles de différentes origines (les « locales », les « venues d’ailleurs », celles qui sont revenues après un éloignement plus ou moins long …) de se rencontrer et d’échanger, pour favoriser le vivre ensemble.
Au travers de démarches participatives menées depuis quelques années dans le cadre de l’animation communale (projection de photos anciennes de la commune, recueil d’anecdotes sur le passé des villages, apéritifs villageois assortis de visites de découverte des hameaux…) nous avons pu mesurer combien l’exploration de la mémoire de la commune et le partage de savoir-faire pouvaient rassembler, aider à donner du sens à nos présences diverses sur ce même territoire. Une démarche plus ambitieuse a alors émergé consistant à recueillir puis à partager de façon plus suivie la mémoire des habitants sur les savoirs et savoir-faire liés à notre territoire.
C’est ainsi qu’un premier recueil exploratoire, « Savoirs et mémoire à St Laurent de Trèves et alentour », a été réalisé et présenté lors d’une réunion publique à la fin de l’année 2014. Ce travail d’enquêtes assez généralistes a mis en lumière un certain nombre de thèmes importants aux yeux des habitants, que nous avons regroupés dans trois grands champs thématiques :
- la communauté (l’école, les fêtes, les lieux du collectif, le travail collectif …)
- le rapport des hommes aux lieux et au territoire (lien aux lieux et paysages, aux monde végétal, au monde animal, aux éléments …)
- les savoir-faire liés au territoire (les usages des plantes sauvages, les vergers, le système agro-pastoral, la chasse, les moulins, le travail du fer, la vannerie …)
A ce stade du travail, nous souhaitons dans les années à venir explorer de façon plus approfondie certains de ces thèmes. Afin de ne pas nous égarer dans la multiplicité des thématiques et des éclairages possibles nous avons tenté de formuler une question transversale qui guide nos investigations.
Une problématique transversale : des mémoires d’hier pour demain
Le territoire dans lequel nous vivons aujourd’hui a été traversé, depuis le milieu du XIXème siècle par de profondes mutations sociétales. Les paysages qui nous entourent en gardent de nombreuses traces.
Une des principales concerne les pratiques agricoles et la vie de communautés associées à ces pratiques : nous sommes progressivement passés d’un monde paysan marqué par la pluriactivité et la circulation des biens à une échelle locale, à des exploitations agricoles spécialisées et mécanisées, pouvant s’inscrire parfois dans des réseaux de diffusion mondialisés. Le premier, aujourd’hui révolu mais dont la mémoire des habitants garde l’empreinte profonde, semble avoir constitué un monde « total » où le sentiment d’appartenance à la communauté se tricotait en lien étroit avec une terre qu’il fallait travailler pour en tirer subsistance : chaque lieu était utilisé, connu et nommé. En s’imposant, notamment après la seconde guerre mondiale, le second modèle a favorisé l’accès à la consommation de biens et de loisirs, à un mode de vie plus facile : Augustin Berque dirait ainsi que la modernité a produit une acosmie, c’est à dire un détachement progressif des hommes avec les lieux et les choses.
Cette mutation, souvent qualifiée de révolution, a bien sûr concerné l’ensemble du monde rural français, mais, sur nos territoires marqués par des contraintes naturelles fortes, elle a été plus tardive qu’ailleurs, les habitants se vivant alors comme les oubliés de la modernité. Plus tardive certes, mais non moins impactante puisqu’elle s’est accompagnée d’une véritable hémorragie de population en direction des villes.
Les années 70 marquent un changement de cap. La postmodernité vient donner corps au discours critique qui remet en question les notions de progrès et de modernité. En Cévennes, c’est le moment de l’arrivée successive de nouveaux habitants (les dits « néos ruraux ») qui ont choisi de s’implanter sur ce territoire pour sa qualité de vie, ses paysages et aussi pour la possibilité d’y expérimenter un mode de vie alternatif, moins imprégné du diktat de la société de consommation : il s’agit de s’imprégner de certaines des valeurs du monde paysan pour les conjuguer avec les acquis du monde d’aujourd’hui. Bruno Latour parlerait ici de compositionnisme. Mais il s’agit aussi de se reconnecter au milieu de vie, retrouver du sens, se « recosmiser » (Berque).
Les « territoires marginaux » d’hier, considérés comme les retardataires de la modernité, sont-ils en passe de devenir les « territoires d’avenir » d’aujourd’hui ? La labélisation accordée par l’Unesco est-elle révélatrice en ce sens ?
C’est dans ce contexte que nous souhaitons interroger aujourd’hui l’avenir de notre territoire à la lumière de son passé. Ainsi pourrait-on formuler en guise de problématique deux questions pour nous guider dans notre travail :
- Comment les mutations de notre société rurale se sont-elle opérées, quels en ont été les moteurs et comment ont-elles été vécues dans notre territoire ?
- Dans quelle mesure les savoirs et savoir-faire élaborés dans un monde paysan aujourd’hui révolu peuvent-ils nourrir et accompagner les pratiques actuelles (agriculture diversifiée et écologique, éducation à l’environnement …) ?
Le territoire : entre Tarnon et Mimente
Pour nous aider à répondre à ces questions, nous avons été amenés à mieux préciser les contours géographiques de notre projet et à élargir notre territoire d’étude.
Les communes de Saint Julien d’Arpaon et de Saint Laurent de Trèves viennent de fusionner dans la grande commune de Cans et Cévennes, formalisant administrativement les similitudes existant entre les vallées du Tarnon et de la Mimente. Enserrant toutes deux la « Can de l’Hospitalet » (petit plateau calcaire), ces vallées présentent une grande cohérence territoriale à tous points de vue : unité paysagère (vallées schisteuses escarpées surplombées de plateaux calcaires), complémentarité économique entre vallée et plateaux, organisation de l’habitat en hameaux dispersés à mi pente, modes de travail et de déplacement, dynamique de peuplement, etc…
Notre territoire d’étude est donc composé des communes de Cans et cévennes, Barre des Cévennes, Vébron dans leur intégralité, et pour partie des communes de Rousses (hors Aigoual) et Florac.
L’équipe de travail
Pour avancer sur notre projet nous avons mis en place trois cellules complémentaires :
Un comité de pilotage
il est chargé de proposer les orientations à long terme du projet et d’en valider les démarches, est mis en place à partir de l’automne 2016. Il est composé du Président du foyer rural de Saint Laurent de Trèves, du président de la Mimentine, des ethnologues et historiens Nicole Coulomb, Patrick Cabanel, et des structures partenaires, la Fédération Départementale des Foyers Ruraux et le Parc national des Cévennes (représenté par Viviane Demontaigne).
Une équipe « d’éthnologues-conseils »
Anaïs Vaillant et Katia Fersing, deux ethnologues de l’association « Clair de terre » accompagnent le projet depuis son commencement en 2014. Elles aident l’équipe opérationnelle à clarifier ses questionnements (opération délicate et nécessaire pour des personnes à la fois actrices dans le territoire et observatrices pour les besoins de ce travail), à élaborer et réajuster sa méthode de travail d’ethnographie, à analyser et restituer ses résultats.
Une équipe opérationnelle
Elle réalise les entretiens et le travail d’analyse et de restitution. A l’heure actuelle, elle est constituée essentiellement de trois personnes, qui correspondent à un échantillonnage des différentes populations habitant notre territoire, qui expliquent ici leur implication dans le projet :
Monique Fraissinet, une native de Saint Laurent de Trèves que sa vie professionnelle a un temps éloignée de son village, Grattegals, où elle est revenue pour y vivre à temps plein.
« Je suis née à Grattegals en 1950 sur le territoire de la Commune de Saint Laurent de Trèves. Je suis restée à Grattegals jusqu’à l’âge de 19 ans, j’y suis revenue en 2002. J’ai quitté l’école primaire du Mazel en 1961 puis j’ai suivi ma scolarité en qualité d’interne au collège de Florac ensuite au Lycée Technique de Mende jusqu’au baccalauréat. En 1970 j’ai pris mes fonctions de greffier au Tribunal de Florac, 25 ans après je suis partie exercer à Nîmes puis revenue en Lozère où j’ai pris ma retraite en 2010. J’ai fait un métier passionnant, enrichissant, en contact avec des personnes confrontées à des difficultés ;
J’aurai aimé entrer dans l’enseignement ; les circonstances de la vie en ont décidé autrement.
J’aime cette école laïque de la République sortie du contrôle de l’Eglise qui a vu le nombre des élèves s’accroître en raison de l’obligation scolaire et de la gratuité. Cette école qui a permis à des adultes illettrés de pouvoir suivre des cours du soir. Celle ou les instituteurs, « les hussards noirs de la République » ont contribué à faire triompher la démocratie, celle où les filles ont enfin eu les mêmes droits à l’instruction que les garçons, une école neutre avec des enseignants formés à leur métier.
Michel Bancilhon, un autre local de souche dont la famille a émigré au loin, et qui revient souvent, en quête de ses racines d’enfance. Son témoignage est en cours et arrivera bientôt.
Sophie Lemonnier, une « néo-lozérienne » qui a choisi de s’ancrer dans ce territoire et de centrer sa vie professionnelle sur l’exploration et la transmission des savoirs locaux.
Je suis arrivée en Lozère en 1993, jeune maman posant mes valises à Balazuègnes, hameau du rebord de la Can, avec ma petite famille, pour prendre mon poste de formatrice pour l’enseignement agricole technique, au Centre d’Expérimentation Pédagogique. Botaniste passionnée, formée aux sciences de la Nature, le choix de venir vivre ici était très influencé par des paysages où la nature a encore toute sa place, en comparaison avec ma Normandie natale où les milieux naturels sont inexorablement absorbés par l’urbanisation et l’industrialisation.
Grâce à ce travail passionnant, j’ai été amenée à aller à vitesse accélérée à la rencontre de mon nouveau lieu de vie, de ses chemins, de sa flore et de sa faune, de ses paysages et de ses habitants : dans cette grande école hors des murs qu’était le CEP, mes thématiques de travail privilégiées étaient autant tournées vers les sciences de la nature (la botanique et l’écologie du monde végétal), que vers les sciences sociales (comprendre les paysages et leurs évolutions), l’éducation à l’environnement (comment favoriser le lien au vivant), l’agronomie (comment les systèmes agricoles impactent la biodiversité), etc …
Pour finir, j’ai eu il y a quelques années l’opportunité de retourner moi-même sur les bancs de l’école, avec un Master d’ethnoécologie (étude des relations Homme/Nature), qui m’a permis de faire une sorte de synthèse entre toutes ces approches, et de me doter d’outils pour m’intéresser de plus près à ces fameux « savoirs locaux » dont il est question dans ce projet.
Derrière toutes ces entrées se profile bien sûr un regard militant sur la place de l’homme dans la nature, l’envie de contribuer par la formation et l’éducation à inventer une façon d’habiter le monde plus légère et durable …
Ainsi, tout naturellement, depuis plus de 20 ans j’ai eu la chance de pouvoir aiguiser ma curiosité sur ce nouveau territoire dont je me sens de plus en plus partie-prenante. J’ai pu mesurer combien moi « l’étrangère » j’ai beaucoup à apprendre des locaux et des savoirs dont ils sont dépositaires. Dans l’autre sens, je peux apporter une forme de « valeur ajoutée » par l’attention que je suis en mesure d’accorder à ces savoirs. Ainsi je ne suis plus tout-à fait cette « étrangère », en prenant place dans une chaîne de transmission qui avait été rompue je prends ma place dans ce nouveau territoire …
Les thématiques abordées dans le projet
Il est bien sûr impossible d’éclairer les multiples thématiques abordées dans le premier recueil sans nous disperser, aussi, dans les trois champs thématiques repérés, avons nous choisi d’approfondir dans un premier temps trois questions, en lien avec la problématique définie :
La Communauté
L‘école, comme moteur et révélateur de l’évolution de la société rurale de notre territoire (travail mené par Monique Fraissinet).
Au fil des recherches aux archives départementales et des enquêtes exploratoires, Monique se plonge dans l’univers de cette école primaire de la République depuis la fin du 19 ème siècle jusqu’aux années 1970-1980, dans les communes de notre territoire d’étude.
Deux axes seront développés, l’un sur les aspects historiques des écoles en Cévennes en rappelant différents évènements politiques, religieux et historiques qui ont eu des impacts sur l’école au niveau local, sur l’école au moment de la deuxième guerre mondiale, les changements et les évolutions tant au niveau social qu’au niveau de l’enseignement, l’évolution et la formation au métier d’instituteur, (pour certains un sacerdoce) ; l’impact positif de l’école sur les enfants pour lesquels l’enseignement a apporté savoir, indépendance, ascension sociale.
Le deuxième axe s’organisera autour des programmes, de la politique nationale en matière d’éducation, l’école publique, la laïcité, l’école obligatoire, l’organisation au sein de l’école (les écoles de filles, les écoles de garçons, l’instituteur et l’institutrice, la mixité, les différences filles-garçons pour finir au plus près de détails du quotidien dans la classe, les relations avec les familles.
Les savoir-faire
« 12 métiers, 13 misères ! ». Derrière ce dicton se cache une particularité dans la façon dont les hommes ont de tous temps habité les Cévennes : pour tirer parti des ressources du territoire il a toujours été nécessaire d’avoir de nombreuses cordes à son arc. Sans doute plus que dans bien des zones considérées comme prospères sur le plan agricole, cette nécessité a généré l’émergence d’un grand nombre de savoirs et de savoir-faire qui se sont transmis jusqu’à nous.
Avec la fin du monde paysan, le regard de la société tendait plutôt à les considérer comme obsolètes, face au développement de techniques modernes jugées plus « efficaces ». Mais on assiste aujourd’hui à une véritable revalorisation/revitalisation de ces savoirs : un certain nombre d’entre eux se redécouvrent, se développent à nouveau, se transformant pour répondre aux besoins d’aujourd’hui. Les motivations qui mènent les acteurs d’aujourd’hui à se saisir de ces pratiques sont très diverses : parfois se souvenir du temps passé, mais surtout gagner en autonomie, se relier aux autres et à la nature, participer à une économie durable, redonner du sens à sa vie, vivre ses propres expériences…
Dans la plupart des cas, il y a eu rupture de transmission, ainsi il reste très peu de personnes encore capables de mettre en pratique les savoir-faire anciens. L’usage ayant disparu, seule demeure la mémoire de l’usage. C’est le cas pour certains savoirs médicinaux et vétérinaires, pourtant reconvoqués aujourd’hui dans un contexte de remise en cause du « tout antibiotique ».
Il s’agit donc d’expliciter et de décrire, très précisément et très concrètement, certains de ces savoirs, gestes et techniques importants pour notre territoire : des savoir-faire qui se sont érodés mais avec une forte demande de réappropriation par la population locale aujourd’hui, et, pour certains, des savoir-faire exogènes, importés par les nouveaux arrivants et qui viennent enrichir les pratiques d’aujourd’hui.
La démarche consiste à enquêter auprès d’anciens, évoquant le système de vie traditionnel local tel qu’il l’ont vécu et qu’ils l’ont vu se modifier au cours de leur vie, mais aussi auprès de jeunes (locaux ou nouvellement arrivés), évoquant le système actuel tel qu’il est en train de se construire.
Cf les domaines de savoirs et savoir-faire en cours d’exploration en Annexe 1
Le rapport aux lieux
Derrière ces savoirs et savoir-faire, transparaissent des façons diverses et évolutives de vivre les lieux et les espaces. Cévenols de souche, nouveaux arrivés, résidents temporaires : nous entretenons tous un certain sentiment d’appartenance vis-à-vis de notre espace de vie. Selon l’histoire de chacun, les regards diffèrent mais l’attachement, toujours positif, est susceptible de constituer le socle d’un rapprochement.
Afin d’aborder cette thématique, nous nous intéresserons dans un premier temps aux façons dont, dans le passé comme dans le présent, l’homme se saisit de son milieu naturel au travers de son lien au monde végétal, à travers l’exemple de la cueillette. Deux formes de cueillettes seront abordées : les cueillettes familiales traditionnelles (exemples de la cueillette de la cabridelle, emblématique pour les caussenards, et des cueillettes des champignons) et la cueillette commerciale et son renouveau avec le GIE Plantes infuses.
Dans un second temps, d’autres thématiques complémentaires seront abordées : lien au monde animal sauvage (chasse, savoirs naturalistes), lien aux « éléments » : climat et météo (exemple des « épisodes cévenols »), lien aux paysages et sites (exemple de la Quille à Saint Laurent)
Des formes de restitution diverses
Des animations
Des animations sont mises en place chaque année sur des thèmes importants de l’étude. Elles ont pour but de permettre aux habitants de partager leurs savoirs entre eux (c’est en particulier l’occasion de mettre en contact acteurs d’aujourd’hui et porteurs de mémoire de pratiques anciennes) et avec des intervenants extérieurs spécialistes. Ces journées constituent également des moments privilégiés de collecte de savoirs pour la suite du projet.
En 2016 deux journées ont été organisées : cuisiner les plantes sauvages (mai), connaissance des vergers (novembre).
En 2017 le rythme des animations programmées s’intensifie avec l’avancée des travaux d’enquêtes : Week-end « du blé au pain (juin), chantier de restauration d’un verger (novembre), animations autour de la filière laine (participation à la tonte, lavage et confection de coussins avec la laine en juin et septembre), Journée fabrication de fer dans un bas-fourneau (mars), Journée « Cuisiner les plantes sauvages » sur St Julien d’Arpaon (mai), Journée « Cueillette et cuisine des champignons » (novembre).
Cf le détail des animations prévues en 2017 et 2018 en Annexe 2
Un site collaboratif
Ce site est en cours de mise en place et de test. Il a deux fonctions principales :
- Une fonction interne, pour faire le lien entre toutes les personnes impliquées dans le projet : mise en commun d’informations, appels à contributions sur certains sujets, etc…
- Une fonction externe, à destination du grand public : publier les avancées des travaux sur les différents thèmes, les catalogues de photos anciennes et actuelles…
Des publications
Depuis le début du projet certaines des personnes impliquées imaginent un livre, un beau livre, qui motive et rassemble les énergies. Dans notre culture cévenole, le livre est une valeur importante !
Nous n’avons ni le temps ni les moyens d’écrire de façon approfondie sur tous les thèmes abordés, aussi nous avons choisi de privilégier certaines des thématiques, en fonction des spécialités qui se sont affirmées dans l’équipe opérationnelle du projet :
- L’école (Monique Fraissinet), sortie prévue en 2018
- Les savoirs sur les plantes : alimentaires, médicinaux et vétérinaires (Sophie Lemonnier), sortie prévue fin 2017
- Les savoirs agro-pastoraux d’hier (Michel Bancilhon)
La forme que prendront ces ouvrages n’est pas encore bien définie. Nous réfléchissons cependant à une dimension sonore avec un CD qui permettrait d’entendre des témoignages.
Annexe 1 : Domaines de savoirs et savoir-faire en cours d’exploration
Domaine de savoirs et savoir-faire |
Savoirs d’hier … |
… d’aujourd’hui et de demain |
Les plantes sauvages | Usages en médecine populaire vétérinaire et humaine, dans l’alimentation (salades sauvages, bourbouillades, récolte des champignons…) | Une demande forte des habitants pour retrouver une autonomie.
Une activité économique qui se développe autour de la cueillette et de la transformation. Des ateliers d’échange de savoirs … |
Les vergers | la greffe et la taille, la connaissance des variétés fruitières, les savoir-faire culinaires qui y sont associés | Une association locale, Vergers de Lozère, qui inventorie, collecte les savoirs et les diffuse à un public |
Le système agro-pastoral :
Les jardins, champs, prairies et parcours La transhumance |
Nombreux savoir-faire particuliers :
par exemple usage ancien du buis comme engrais, la gestion des rotations végétales dans les cultures … la « petite » et la « grande » transhumance |
Relance du maraîchage (vallée du Tarnon) avec nouvelles pratiques maraîchères (permaculture, BRF…).
Relance de l’utilisation du buis (Buxor à St Maurice Navacelles). Place de la transhumance aujourd’hui Concours Prairies Fleuries sur Tarnon Mimente en 2016 |
La laine et les textiles végétaux | Matelas de laine (le matelassier itinérant), feutre (moulins à foulons, industrie du cadis…), Culture et transformation du chanvre (cannebière) | Émergence d’un réseau d’acteurs autour de la relance de la filière laine : feutrières, entreprise couettes pour bébés, teintures végétales, filière de valorisation de la laine des rayoles … |
Pour mémoire, d’autres thématiques qui pourront être explorées dans la suite du projet :
Le moulin | La place du moulin de Grattegals est encore très présente dans les mémoires locales | Un projet de relance de cette activité meunière autour de filières de farines locales |
Le travail du fer |
L’industrie du fer à l’époque protohistorique sur les Cans | Réapparition du forgeron et du maréchal-ferrant |
La vannerie | Des savoir-faire très élaborés… | … aujourd’hui revivifiés lors d’ateliers qui se multiplient dans le sud Lozère |
Le bâti en pierre sèche | Un savoir-faire ancestral très important | Forte dynamique de renouveau (ABPS, …) |
Le bâti | Maisons traditionnelles, hameau | Diversification des pratiques d’habitat |
La chasse à la tendelle | Une pratique répandue autrefois à la fois pour la consommation familiale et la vente aux restaurants. | Quelles nouvelles pratiques et quel rôle identitaire de cette pratique ancestrale, aujourd’hui très encadrée dans le cadre d’un espace protégé ? |
Annexe 2 : Animations autour des savoir-faire programmées en 2017 et 2018
– Fabrication de fer avec un bas fourneau à la Vialasse : resp Marc. Intéressés : Mathieu, Gilbert Tinel, Paulhiac (Ferronnier au Bleymard), Fabrice. 2 e partie de l’atelier chez Mathieur un couteau du FR
Ecrit : fiche pratique sur le site
– Plantes alimentaires : avec la Mimentine 6 ou 13 mai. Orga Sophie et Marie-Paule Guitard?)
En 2018 : champignons
Ecrit : plantes alimentaires et médicinales (y compris vétérinaires) sortie fin 2017
– Du blé au pain : 3/4 ou 10/11 juin : en lien avec le travail d’Alice, la Mimentine, Christophe et le moulin de Grattegals, Didillon. Organisation FR : Sophie et Monique
Ecrit : article presse et CR sur le site
– Filière laine : en juin, petit groupe constitué tonte chez les Maurin avec Mathilde, lavage au Tarnon, transformation 1 week-end à l’automne : feutrage et petits matelas avec Kristina et Fernande Valmalle. Organisation FR Sophie, Viviane ?
Ecrit : fiches pratiques sur le site
– éventuellement reproposer quelque chose sur les vergers, en impliquant plus les locaux en amont : organisation d’un chantier de restauration d’un verger chez quelqu’un. A organiser avec Cécile. Novembre
Ecrit : CR sur le site et fascicule en 2018
– Champignons : animation octobre 2017 : découvrir et cuisiner les champignons, journée conviviale. Associer Roselyne Niel, Fernande Valmalle,
Ecrit : prévoir sortie du fascicule en septembre 2017
– Savoirs vétérinaires : en décembre 2017 ou janvier 2018. Aller chez 2 éleveurs Maurin, Bazalgette, Mathieu cf aussi cousin de Gilbert Tinel à Cassagnas. Essayer d’associer Nico, ou cf asso de Véto de Millau ?
Ecrit : plantes alimentaires et médicinales (y compris vétérinaires) sortie fin 2017